Chapitre 2 : Du Fordisme
Les think tank américain des années 30 sont à l’origine du marketing et de la publicité. Aujourd’hui, la victoire des libéraux est en apparence totale. Elle prend la forme d’une hégémonie de la publicité et des industries de programmes.
Elle revêt bien d’autres maux, naturellement. Mais ceux-ci sont oblitérés par l’omnipotence de l’image, que celle-ci soit hollywoodienne ou qu’elle prenne la forme d’un spot de 30’’ en prime time.
La publicité cache la baisse tendancielle du taux de salaire dans la constitution du PIB. Elle cache aussi la décapitalisation des sociétés, l’argent des actionnaires étant recyclés dans des fonds de pension s’inscrivant dans des logiques de plus values court-termistes. Elle cache les manœuvres de privatisation qui, confiant les entreprises nationalisées au secteur spéculatif, entraîne la hausse des tarifs, alors que l’on nous a raconté que cela allait créer de la concurrence, pour un effet escompté sur les tarifs inverse de celui qui se produit réellement.
La publicité est partout, conditionnante. A l’école, entre autre.
Je rappelle que depuis 1936, la publicité était interdite à l’école. Pourtant, depuis une circulaire du 28 Mars 2001, passée presque inaperçue, une brêche existe : « les établissements scolaires sont libres de s’associer à une action de partenariat, et lorsqu’une entreprise fourni des documents pédagogiques aux élèves, elle pourra faire apparaître discrètement sa marque ».
Le champs est donc désormais libre. Un rapide tour d’horizon nous dévoile que les marques peuvent être présente :
- Sur les habillements et les fournitures scolaires
- Au travers des supports pédagogiques des enseignants
- Citées dans certains manuels
- Dans des actions de partenariats avec les IEN
- Sur des affiches dans les établissements
Je résiste à l’idée de vous faire un petit cours de philo sur la nature néotène de l’être à sa naissance et sur les ravages que les industries de programme sont en train d’opérer sur les cerveaux humain ainsi que sur le phénomène du « deep attention disorder » observé au Etats unis.
On nous a appris non seulement à consommer les produits dont nous n’avions pas besoin afin de soutenir une production constante créatrice de richesse pour les détenteurs du capital, mais mieux encore, c’est pendant les trentes glorieuses que l’on invente la valeur ajoutée d’image du produit par rapport à la valeur d’usage.
Cette notion de valeur d’image avait d’ailleurs été précédée par la notion de valeur d’échange mise en avant par Adam Smith et Ricardo qui avaient, en bons économistes classiques, constaté que, dans la théorie de la valeur, la notion d’utilité devait être complété par une valeur d’échange et que ces deux valeurs n’étaient pas forcément égales.
Plus récemment, le psycho-pouvoir ou noo-pouvoir (pouvoir de la psyché, de l’âme) a considéré à juste titre que la valeur d’usage ne permettait pas de soutenir la rentabilité des capitaux investis (Marx parlait de la baisse tendancielle des taux de profit), et que donc, il était nécessaire d’imaginer la création de valeurs ajoutées nouvelles, et le drame de tout cela c’est que cette valeur ajoutée nouvelle est immatérielle.
Elle ne repose sur rien.
Elle n’est pas concrète et crée une richesse virtuelle.
Avec un zeste de spéculation elle va contribuer à créer une économie qui n’existe pas mais qui va pourtant nous conduire vers un boulversement sans précédent.
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