L’air de rien, petit à petit, ni vu ni connu, nous pourrions bien l’avoir, le grand soir. Bien sûr il ne ressemblera pas à ce qui, un temps, avait été imaginé.
Tout d’abord, nous allons avec une délectation sans limite voir le grand navire du capitalisme sombrer corps et âmes.
La liste des signes avant-coureurs se rallonge de jour en jour :
- Récession au second trimestre en France… Tiens, c’est bizarre, la rupture n’aurait pas donné les effets escomptés ????
- Crise profonde en Espagne et en Allemagne
- Révélation sur les pratiques honteuses du grand banditisme avec l’affaire Eron
- Déclaration de Michael Skapinker, éditorialiste au financial times : « le marché n’est plus la réponse à tout »…..Il est temps de s’en rendre compte !!!
- Publication par Georges Soros de « l’intégrisme des marchés »
- Déclaration à nouveau de Josef Ackerman, PDG de la Deutsche Bank : « je ne crois plus au pouvoir d’autocorrections des marchés.
- Déclaration toujours de Horst Kohler, ex DG du FMI « les marché internationaux se sont métamorphosés en un monstre qui doit être repoussé dans sa tanière »
- Augmentation du coût de l’essence, des denrées alimentaires, crise du crédit lié au subprime, etc, etc….
Le jeu de dominos s’écroule en cascade. Le système libéral révèle ses limites.
Comment les Français ont-ils pu se faire berner à ce point ?!
Evidemment, cela révolte.
Et pourtant, le contrat passé était d’une clarté limpide : « je vous propose un renforcement de votre sécurité, et , en contrepartie, vous cautionnez le laisser faire au niveau économique. Vous permettez au marché de s’auto-réguler. Par effet de ricochet, vous bénéficierez de la richesse ainsi créée. »
A l’arrivée, aucune richesse n’est créée, bien évidemment, sauf celle du patronat. Vous pensez sérieusement que Bernard Arnault, fort de ses 400 millions d’euros de dividendes perçus cette année juge qu’il en a suffisamment ?
Et bien non. Le site de Poix-du-Nord vient de fermer et avec lui, le cortège des licenciements. Pourquoi ? Pour pouvoir délocaliser et augmenter les profits. Les dividendes de l’année prochaine devraient taper les 500 millions d’€. Ouf. On respire dans le caln Arnault-Sarkozy. Ils ont frôlé la paupérisation.
Non seulement la Camorra respire, mais elle se réjouit du malheur du peuple. Elle se gausse. Elle rigole. Elle méprise le peuple. Il suffit d’entendre leurs conversations en privé (mon métier me le permet). Avec une sourde envie de vomir.
Il faudra en effet m’expliquer comment, avec ce formidable programme de rupture, la part des salaires dans le revenu national en France mais également dans tous les pays capitalistes (zone euro, UK, Etats unis, Japon…) est passé de 56% à 53% (ce qui est énorme) tandis que dans le même temps, le profit des entreprises passait de 10% à 16%, (ce qui est également colossal).
En fait, je sais. Les entreprises n’investissent plus dans l’outil de production. Elles privilégient le CT en distribuant l’intégralité des dividendes pour contenter les personnes privées actionnaires. L’argent sort de l’entreprise et se concentre au niveau des plus grandes fortunes. Cet argent n’est pas réinvestit.
Les entreprises ont également la possibilité de racheter leurs propres actions ce qui accentue la concentration du capital et donc de la richesse entre les mêmes mains. C’est d’ailleurs un grand guignol à la solde du capital qui a autorisé cette disposition législative en France : Dominique Strauss Kahn.
L’élément modérateur d’antan, la bourgeoisie, n’existe plus. Et le paradoxe, c’est que nous pouvons le regretter. Face à l’oligarchie, à la mafia, face au grand banditisme en col blanc, la bourgeoisie aurait constitué un rempart efficace….Il n’y a plus rien à attendre de ce côté là.
Autre bouée de sauvetage, le Parti socialiste. Là encore, cruel désenchantement… Comment peut on faire confiance à un parti qui affirme, au travers des déclarations de Ségolène Royale, tantôt : « la mondialisation a échouée »….Et le lendemain : « Il faut maîtriser la mondialisation pour l’orienter dans le bon sens ». Désolé, il n’est pas possible d’être à la fois socialiste et libéral en dépit de toutes les tentatives actuelles pour nous faire croire le contraire.
C’est évidemment autour d’une véritable gauche, claire et sûre dans ses convictions qu’il faut chercher notre salut.
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