Rédigé par Marty le 28 octobre 2008 à 22:07 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
C'est le pompom. Voilà que Sarkozy fustige les déviances du capitalisme. Voilà que Le Point, incontestablement mon journal préféré :-), condamne sans appel les dérives du libéralisme... Tout en accusant avec moultes précautions le PS d'être les fauteurs de troubles. Mais bon, de ce côté là, ils y vont prudemment. Heureusement.
En revanche, pour le reste on notera une absence totale de vergogne...
Quel toupêt tout de même de condamner l'echec du système, de la doctrine même qui les a porté depuis plus d'un siècle maintenant. On aura tout entendu. C'est à vomir. Remarque avec un tel fou à la tête de l'état , il serait capable, ce mec, de trahir ses amis pour rester dans l'histoire. Avec un zeste d'influence de la part de sa compagne au comportement pour le moins trouble, l'homme pourrait partir en vrille et nous gratifier de grands dérapages contrôlés. Sa bétise crasse pourrait nous conduire au salut. Sarkozy serait le nouveau pharmacone du XXI ème siècle!!!!
Quand au PS, il s'enfonce au grès du ridicule de Ségolène au Zenith, de la traitrise de Delanoé, et de l'aveuglement coupable de Vals sur l'Aphganistan.
Au secours !!!
Rédigé par Marty le 30 septembre 2008 à 11:03 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Je ne sais pas trop quoi penser de cet éditorial du Point N°1877 de Septembre par Patrick Besson tant de bêtise me laisse pantois.
A lire absolument pour comprendre trois des principales tares de notre société particulièrement mis en évidence dans cet article.
- La méconnaissance du sport. Une méconnaissance crasse. Absolue.
Tous ceux qui ont pratiqué le sport de compétition comprendront que l’on ne peut pas tenir de pareils propos. Le sport, quel que soit le niveau où il est pratiqué, à partir du moment où il est pratiqué en compétition, demande un dépassement de soi et impose le respect. Le respect de soi, de l’autre, du sport en lui-même. Il n’y a pas de place à la raillerie niaise et moqueuse.
- Le racisme latent. Les propos tenus dans cet article (et quel que soit le degré dans lequel ils sont censés s’exprimer) relèvent du racisme de stade de foot moyen. Les clichés abondent, tant sur les femmes que sur les nationalités. Beurk.
- Le faux cynisme. Que ne faut-il pas faire et dire pour écrire un papier lorsqu’on est en mal d’inspiration ! Reste le cynisme. Mais le bon cynisme requiert du talent, du verbe, de la plume. Et ce talent étant lourdement absent, le discours ne fait pas sourire. Ou alors, il se transforme en terrible rictus.
Rédigé par Marty le 07 septembre 2008 à 11:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
L’air de rien, petit à petit, ni vu ni connu, nous pourrions bien l’avoir, le grand soir. Bien sûr il ne ressemblera pas à ce qui, un temps, avait été imaginé.
Tout d’abord, nous allons avec une délectation sans limite voir le grand navire du capitalisme sombrer corps et âmes.
La liste des signes avant-coureurs se rallonge de jour en jour :
- Récession au second trimestre en France… Tiens, c’est bizarre, la rupture n’aurait pas donné les effets escomptés ????
- Crise profonde en Espagne et en Allemagne
- Révélation sur les pratiques honteuses du grand banditisme avec l’affaire Eron
- Déclaration de Michael Skapinker, éditorialiste au financial times : « le marché n’est plus la réponse à tout »…..Il est temps de s’en rendre compte !!!
- Publication par Georges Soros de « l’intégrisme des marchés »
- Déclaration à nouveau de Josef Ackerman, PDG de la Deutsche Bank : « je ne crois plus au pouvoir d’autocorrections des marchés.
- Déclaration toujours de Horst Kohler, ex DG du FMI « les marché internationaux se sont métamorphosés en un monstre qui doit être repoussé dans sa tanière »
- Augmentation du coût de l’essence, des denrées alimentaires, crise du crédit lié au subprime, etc, etc….
Le jeu de dominos s’écroule en cascade. Le système libéral révèle ses limites.
Comment les Français ont-ils pu se faire berner à ce point ?!
Evidemment, cela révolte.
Et pourtant, le contrat passé était d’une clarté limpide : « je vous propose un renforcement de votre sécurité, et , en contrepartie, vous cautionnez le laisser faire au niveau économique. Vous permettez au marché de s’auto-réguler. Par effet de ricochet, vous bénéficierez de la richesse ainsi créée. »
A l’arrivée, aucune richesse n’est créée, bien évidemment, sauf celle du patronat. Vous pensez sérieusement que Bernard Arnault, fort de ses 400 millions d’euros de dividendes perçus cette année juge qu’il en a suffisamment ?
Et bien non. Le site de Poix-du-Nord vient de fermer et avec lui, le cortège des licenciements. Pourquoi ? Pour pouvoir délocaliser et augmenter les profits. Les dividendes de l’année prochaine devraient taper les 500 millions d’€. Ouf. On respire dans le caln Arnault-Sarkozy. Ils ont frôlé la paupérisation.
Non seulement la Camorra respire, mais elle se réjouit du malheur du peuple. Elle se gausse. Elle rigole. Elle méprise le peuple. Il suffit d’entendre leurs conversations en privé (mon métier me le permet). Avec une sourde envie de vomir.
Il faudra en effet m’expliquer comment, avec ce formidable programme de rupture, la part des salaires dans le revenu national en France mais également dans tous les pays capitalistes (zone euro, UK, Etats unis, Japon…) est passé de 56% à 53% (ce qui est énorme) tandis que dans le même temps, le profit des entreprises passait de 10% à 16%, (ce qui est également colossal).
En fait, je sais. Les entreprises n’investissent plus dans l’outil de production. Elles privilégient le CT en distribuant l’intégralité des dividendes pour contenter les personnes privées actionnaires. L’argent sort de l’entreprise et se concentre au niveau des plus grandes fortunes. Cet argent n’est pas réinvestit.
Les entreprises ont également la possibilité de racheter leurs propres actions ce qui accentue la concentration du capital et donc de la richesse entre les mêmes mains. C’est d’ailleurs un grand guignol à la solde du capital qui a autorisé cette disposition législative en France : Dominique Strauss Kahn.
L’élément modérateur d’antan, la bourgeoisie, n’existe plus. Et le paradoxe, c’est que nous pouvons le regretter. Face à l’oligarchie, à la mafia, face au grand banditisme en col blanc, la bourgeoisie aurait constitué un rempart efficace….Il n’y a plus rien à attendre de ce côté là.
Autre bouée de sauvetage, le Parti socialiste. Là encore, cruel désenchantement… Comment peut on faire confiance à un parti qui affirme, au travers des déclarations de Ségolène Royale, tantôt : « la mondialisation a échouée »….Et le lendemain : « Il faut maîtriser la mondialisation pour l’orienter dans le bon sens ». Désolé, il n’est pas possible d’être à la fois socialiste et libéral en dépit de toutes les tentatives actuelles pour nous faire croire le contraire.
C’est évidemment autour d’une véritable gauche, claire et sûre dans ses convictions qu’il faut chercher notre salut.
Rédigé par Marty le 02 septembre 2008 à 13:54 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Les psychopouvoirs, ou l'oligarchie Capitalo-Sarkozienne
Dieu est mort.
Et avec lui la plupart des références transcendantales. Ce constat concerne la sphère occidentalisée. Mais celle-ci gagne du terrain pratiquement partout aujourd’hui. Les révoltes issues du Moyen Orient ne cherchent pas à détruire les modèles de l’Occident mais plutôt à en prélever une part et à se l’approprier. De la même manière, les révoltes des banlieues en 2005 participaient à cette même volonté de s’approprier les miettes du système capitaliste.
Il n’y a plus de transcendance. Elle a fait place à la mélancolie. Le monde est dans une impasse totale. Il n’y a plus de désir, il n’y a plus de mystagogie.
La mélancolie est fortement immanente. Nous sommes désormais devenus immanents.
Pourtant, la condition de l’existence est subordonnée aux consistances, au sens donné par Simondon et Stiegler. Les consistances, c’est ce qui permet de passer de la subsistance à l’existence.
Les consistances (l’amour, la justice, la Philia….), c’est ce qui va permettre à un individu de s’individuer et à la population de se transindividuer.
La consistance n’est pas la transcendance mais constitue un plus par rapport à l’immanence. Elle apporte un supplément d’âme.
Les consistances permettent de créer un milieu associé. C’est à dire un milieu ou tout le monde peut, tour à tour, devenir locuteur. Le milieu associé nous place dans un contexte de dialogisme. Il permet de dire « nous ». Il fédère les subjectivations.
Pourtant au détour d’un appartement, d’une maison, dans la plupart des foyers, il existe un objet qui détruit les consistances. La télé est arrivée et elle a remplacé Dieu.
Allumée en permanence, offrant des statistiques de durée d’écoute en France comme aux Etat Unis parfaitement incroyables, elle détruit les consistances et par là même, elle dissocie les milieux.
En ce qui concerne la nuisance de l’outil en lui-même, elle empêche tout simplement le dialogue, car elle pose le téléspectateur en situation de non-réponse. Elle empêche la formation du Moi et donc du SurMoi.
Nous savons que le cerveau d’un enfant se développe car l’enfant doit affronter des contradictions, des interdits. Il doit répondre, composer avec ses pulsions. De cette attente, ou « attention », naît les désirs. Les désirs l’amènent à formaliser sa pensée. Les désirs tracent les chemins qu’il doit emprunter.
La télévision bloque l’ensemble de ces circuits longs, et pour reprendre une image de Bernard Stiegler, la télévision provoque des courts-circuits dans le développement psychologique de l’enfant.
A la place, la télévision implémente des images et des sons mnémotechniques au service des marques. Le M de Mc Donalds, le Orange d’Orange, la virgule de Nike, la petite musique de Darty, et bien d’autres encore, constituent des éléments sonores ou visuels distinctifs destinés à être figés dans le subconscient, dès le plus jeune âge.
Car la télé n’est pas indépendante. Elle constitue le bras armé de l’oligarchie Capitalo-Sarkozienne.
L’arsenal militaire de l’oligarchie ne s’arrête pas à la télé. Nous sommes tous fichés et donc fichus !
Les Data Base, gigantesques compilations d’informations, épaulés de système de Data scanning et de marketing prédictif (scoring), permettent de tout savoir sur tout le monde. La presse people, internet, les réseaux sociaux, les Multimédia On-line Games, la radio sont autant d’outils de manipulation qui permettent à l’oligarchie au pouvoir de contrôler et de renforcer son hégémonie.
Cette fantastique machine de guerre incarne le psycho-pouvoir. Le psycho-pouvoir a toujours existé. Il a toujours essayé d’emprunter une arme combinée à un affect et en a fait un outil redoutablement efficace : la peur de mourir et la religion, le désir de justice et la démocratie, le rejet de l’autre et le racisme, etc…
Pour s’affirmer, le psycho-pouvoir doit maîtriser les hypomnématas, c’est à dire les techniques de grammatisation du corps et de l’esprit.
La maitrise des hypomnématas permet de contrôler toute nouvelle grammatisation. Le contrôle de toute nouvelle grammatisation (hypomnésis) permet de contrôler toute nouvelle transindividuation.
La captation de l’attention par les industries de programme constituent naturellement la pierre angulaire du dispositif. 62 milliards d’heures sont passées devant la télé tandis que au même moment, 34 milliards d’heures sont passées au travail.
Face à la puissance des industries de programme, l’école, autre vecteur d’apprentissage de l’hypomnémata, fait pâle figure car elle affiche un caractère réversible, bifide et elle est soupçonnable au sens du trio Foucault –Deleuze –Bourdieu. Tout Pharmacone possède ce caractère bifide. Il peut détruire tout autant qu’il peut sauver.
Par le contrôle qu’il exerce sur les hypomnémata, le psycho-pouvoir (c’est à dire les institutions ou encore les organes produisant des thérapeutiques, des pharmacologies- voir la desription de l’organologie générale) contrôle l’individu psychique et physiologique.
C'est pour cette raison que le combat contre l'oligarchie Capitalo-Sarkozienne doit impérativement se situer sur le même terrain, sur le terrain des hypomnématas.
C'est sur ce terrain que nous devons mobiliser nos forces pour délivrer une véritable bataille de la psyché, une bataille de l'intelligence comme le proclame François Fillion.
Mais nous n'envisageons pas la même issue à cette guerre que lui.
Car lui, c'est l'élu du grand capital. Et c'est lui qui gère les armes de la bataille.
Rédigé par Marty le 28 août 2008 à 10:45 dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Chapitre 2 : Du Fordisme
Les think tank américain des années 30 sont à l’origine du marketing et de la publicité. Aujourd’hui, la victoire des libéraux est en apparence totale. Elle prend la forme d’une hégémonie de la publicité et des industries de programmes.
Elle revêt bien d’autres maux, naturellement. Mais ceux-ci sont oblitérés par l’omnipotence de l’image, que celle-ci soit hollywoodienne ou qu’elle prenne la forme d’un spot de 30’’ en prime time.
La publicité cache la baisse tendancielle du taux de salaire dans la constitution du PIB. Elle cache aussi la décapitalisation des sociétés, l’argent des actionnaires étant recyclés dans des fonds de pension s’inscrivant dans des logiques de plus values court-termistes. Elle cache les manœuvres de privatisation qui, confiant les entreprises nationalisées au secteur spéculatif, entraîne la hausse des tarifs, alors que l’on nous a raconté que cela allait créer de la concurrence, pour un effet escompté sur les tarifs inverse de celui qui se produit réellement.
La publicité est partout, conditionnante. A l’école, entre autre.
Je rappelle que depuis 1936, la publicité était interdite à l’école. Pourtant, depuis une circulaire du 28 Mars 2001, passée presque inaperçue, une brêche existe : « les établissements scolaires sont libres de s’associer à une action de partenariat, et lorsqu’une entreprise fourni des documents pédagogiques aux élèves, elle pourra faire apparaître discrètement sa marque ».
Le champs est donc désormais libre. Un rapide tour d’horizon nous dévoile que les marques peuvent être présente :
- Sur les habillements et les fournitures scolaires
- Au travers des supports pédagogiques des enseignants
- Citées dans certains manuels
- Dans des actions de partenariats avec les IEN
- Sur des affiches dans les établissements
Je résiste à l’idée de vous faire un petit cours de philo sur la nature néotène de l’être à sa naissance et sur les ravages que les industries de programme sont en train d’opérer sur les cerveaux humain ainsi que sur le phénomène du « deep attention disorder » observé au Etats unis.
On nous a appris non seulement à consommer les produits dont nous n’avions pas besoin afin de soutenir une production constante créatrice de richesse pour les détenteurs du capital, mais mieux encore, c’est pendant les trentes glorieuses que l’on invente la valeur ajoutée d’image du produit par rapport à la valeur d’usage.
Cette notion de valeur d’image avait d’ailleurs été précédée par la notion de valeur d’échange mise en avant par Adam Smith et Ricardo qui avaient, en bons économistes classiques, constaté que, dans la théorie de la valeur, la notion d’utilité devait être complété par une valeur d’échange et que ces deux valeurs n’étaient pas forcément égales.
Plus récemment, le psycho-pouvoir ou noo-pouvoir (pouvoir de la psyché, de l’âme) a considéré à juste titre que la valeur d’usage ne permettait pas de soutenir la rentabilité des capitaux investis (Marx parlait de la baisse tendancielle des taux de profit), et que donc, il était nécessaire d’imaginer la création de valeurs ajoutées nouvelles, et le drame de tout cela c’est que cette valeur ajoutée nouvelle est immatérielle.
Elle ne repose sur rien.
Elle n’est pas concrète et crée une richesse virtuelle.
Avec un zeste de spéculation elle va contribuer à créer une économie qui n’existe pas mais qui va pourtant nous conduire vers un boulversement sans précédent.
Rédigé par Marty le 23 août 2008 à 13:42 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Préambule :
Cette série de posts prend son inspiration chez Bernard Stiegler et l'équipe d'Ars Industrialis avec Marc Crépon notamment, mais aussi chez Dany-Robert Dufour. Elle passe encore par Multitudes (Yann Moulier-Boutang, Lazzarato...) et bien sûr par Derrida, Deleuze, Guatarri et sans oublier leur maître à tous, Michel Foucault.
Chapitre 1 : De la prolétarisation
Une des grandes limites du capitalisme prend sa source dans la transformation de l’ouvrier en prolétaire. Victime du Taylorisme, il n’a plus la vision globale de sa production, puisque celle-ci est désormais divisée et structurée par la spécialisation. Il va échanger son temps contre de l’argent. Son rapport à l’objet de sa production en est considérablement modifié. L’ouvrier ne produit plus mais « vend » son temps à son employeur.
Il a progressivement transféré son savoir dans la machine. Ce transfert de savoir est la caractéristique de la prolétarisation mis en lumière par Karl Marx avant 1850.
La théorie de Marx est non seulement toujours d’actualité, mais elle se renforce de jour en jour. Nous sommes aujourd’hui (presque) tous des prolétaires. Nous sommes tous des prolétaires, du simple ouvrier au top management car nous ne voyons pas la finalité de notre travail au delà de subvenir à notre propre subsistance. Cette finalité est même devenue consubstantielle à la notion même du travail. Ce constat à été mis en valeur par Patochka.
Pour se soigner, le malade doit prendre conscience de sa maladie. Nous devons impérativement prendre conscience que nous sommes prolétarisés.
Prolétaire ne veut pas dire pauvre. Prolétaire signifie que nous avons perdu une partie de notre raison d’être. Cette raison d’être s’est dissipée dans la machine.
Aujourd’hui encore, le travail de prolétarisation se poursuit dans la sphère culturelle. Les industries de programme, Hollywood, la publicité, en fait tous les hypomnématas sédimentairement mémorisées séquestrent le pouvoir de la pensée et privent l’homme une nouvelle fois de sa propre production intellectuelle.
Cette altération de son rapport à sa propre production va constituer la première cause de la « perte d’attention » qui constitue la pierre angulaire de la théorie de Bernard Stiegler. La perte d’attention, ou le « misartung », c’est tout simplement la perte de l’intérêt porté à sa production. On va le voir, cette perte d’attention aura des conséquences profondes et irréversibles sur l’histoire de l’humanité au XXI siecle, car cette perte d’attention sera la cause de la perte de soin apportée aux choses, la perte de soin apportée à soi-même et enfin la perte de soin apportée à la planète sur laquelle nous vivons.
L’enjeu n’est pas la réappropriation des moyens de production par la classe ouvrière, ce serait une erreur. C’est en ce sens que le communisme, quelque part, a été une erreur dans sa mise en oeuvre, et a entraîné dans sa perte la théorie marxiste qui n’était qu’une théorie et en aucun cas une mise en pratique. Sa mise en pratique a visé à faire en sorte que la propriété des moyens de production change de mains sans se préoccuper du but de la production elle-même. On sait aujourd’hui que cette production, donc cette croissance, n’était pas viable à terme.
La prolétarisation touche tout le monde, y compris la bourgeoisie. Et c’est précisément pour cela que quelque chose reste possible. A l’instar de 1789, et à n’en point douter nous savons que la révolution française est définitivement close aujourd’hui, la réinvention d’une nouvelle industrie, et il s’agit bien de ré-inventer une nouvelle industrie et surtout de ne pas s’opposer à l’ancienne ce qui serait une erreur, la réinvention d’une nouvelle industrie passe par la collaboration de l’ensemble de la classe bourgeoise et pas uniquement la collaboration du monde ouvrier.
La dé-prolétarisation, nous le verrons, devra emprunter les voies du capitalisme et faire appel à un « ré-enchantement » des âmes (une nouvelle libido) qui, du fait du Taylorisme, sombrent un peu plus chaque jours dans une impasse psychologique.
Rédigé par Marty le 19 août 2008 à 20:48 dans Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Le travail n’est pas une valeur.
Le travail a pour objet et sens premier de satisfaire aux besoins physiologiques des individus par la rémunération qu’il engendre.
Le travail est une forme d’esclavage qui traduit l’enchaînement de la vie à elle-même (Patochka).
Le travail procède à la nécessité physique de pourvoir aux besoins de la vie.
Le travail s’inscrit dans la suite de l’éducation, qui est le temps ou nous ne sommes pas tenu de pourvoir à notre subsistance, de répondre nous-même de notre vie.
Toute exaltation du travail, toute apologie de sa valeur, qui refuserait de voir que pour des millions de personnes le travail n’a pas d’autre sens que de garantir la subsistance, relève des réductions, des objectivations, des simplifications, de l’idéologie.
Toute exhalation de cette valeur, comme nous le vivions sous le règne idéologique de Sarkozy, relèverait d’une énorme supercherie. Car le travail n’a pas d’autre sens que celui de garantir une subsistance.
Pire, a partir du moment où le travail s’érige en valeur, son absence prend alors la forme d’une transgression. Le CDD, l’intermittent, le chômeur deviennent donc, dès l’instant où le travail cesse d’être présent, des parias pour la société. La culpabilisation qui s’en suit se rajoute à la mélancolie et à la schizophrénie, les nouvelles maladies psychiques dont je parle par ailleurs.
Du coup, la société va encore plus mal.
Pire encore, certaines sociétés ou secteur comme la distribution, encore régies par des logiques de saturation du sens et d’apologie du travail sans souci d’éthique, de réalisation de soi, jouent abondamment sur la peur et les angoisses que la suppression de ce visa social qu’est devenu le travail peut générer.
Et ce genre de politiques participe évidemment à une amplification du malaise social.
La grande manipulation des esprits consiste à affirmer que l’économie du plein emploi existe. Baverez le dit à nouveau dans Le Point de la semaine dernière. Par le truchement des lois de l’offre et la demande, la relance économique, la croissance et le développement ne peuvent que conduire à la réalisation de cette état mystique de plein emploi. Et bien sûr, s’il y a du chômage, c’est la nature humaine qui en est la cause.
Et oui, le bougre, l’homme est fainéant par nature ! Il n’est pas courageux. Sa propension à l’oisiveté est bien connue.
De façon insidieuse, l’idée reçue fait son chemin. Le chômeur ne veut pas travailler. Et il porte la responsabilité de la situation actuelle.
Et ça marche, puisque l’élection présidentielle se gagne sur ce critère!!!
La machine idéologique est bien huilée. Elle est redoutablement efficace. Il n’est dès lors pas étonnant que les esprits faibles s’y laissent prendre.
Le seul risque qui menace l’extraordinaire machination capitalistique, c’est la démobilisation des travailleurs, prolétaires, cadre ou non cadre, qui peut les saisir lorqu’il sont confrontés à la suppression de ce travail. Soudainement, ils peuvent prendre conscience de la vacuité du système, ils peuvent prendre conscience qu’il n’ont été formé que dans un but productif.
Face à cette menace, le pouvoir économique n’est pas stupide.
Le pharmacone est bien connu. Il revêt deux formes bien distinctes:
- Le renforcement du pouvoir des industries de programme et un corollaire, son contrôle par l’état. C’est ce que Sarkozy a appliqué à la lettre en confiant le quasi-monopole des recettes publicitaires aux chaînes détenues par ses amis.
- La réinjection dans l’imaginaire populaire de la figure de l’Autre, en l’occurrence Dieu et l’église. Non pas pour en faire un nouveau culte, le capitalisme n’est pas bête. Il sait que cela ne sera pas. Pas plus pour de basses et futiles croyances christiques, il n’y a de foi au sein du pouvoir que celle de l’argent… Mais plutôt pour donner le change. Dieu est un leurre. Une fausse piste.
Le nazisme prônait la suprématie aryenne et vouait un culte au travail.
Le communisme prônait la collectivisation et vouait un culte au travail.
Aujourd’hui, la droite prône le travail comme valeur centrale et allume un contre-feu en invoquant l’église.
Rédigé par Marty le 16 août 2008 à 17:55 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé par Marty le 13 août 2008 à 11:52 dans Mastermind | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Le capitalisme a commis deux erreurs majeures.
La première, c’est de baser son système sur une croissance infinie qui s’appuie sur des ressources infinies. Or, les ressources en matières d’énergies fossiles sont par nature finies et nous approchons d’ailleurs de leur épuisement.
La deuxième erreur consiste à chercher à calculer la singularité, à calculer l’intensification de la singularité. L’intensification de la singularité n’est pas calculable. Car cette intensification est, elle aussi, infinie.
L’intensification de la singularité, c’est le niveau des « consistances ». C’est les désirs, l’émotion, l’amour…L’objet du désir est infini.
C’est pour cela qu’il cherche à le réduire, à lui donner un caractère fini. Il lui faut pour cela transformer le désir en pulsion. Ce qu’il a parfaitement réussi à faire au cours du XXème siècle.
Il existe aujourd’hui une chance infime d’inverser la tendance. Cet inversement de tendance passe par l’éducation et la culture. Il faut battre le capitalisme cognitif sur son propre terrain.
Rédigé par Marty le 10 août 2008 à 09:35 dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (1)